Kouchner l'impuissant !

Publié le par Hervé PUGI

« Au feu les pompiers, y’a le Liban qui brûle, au feu les pompiers, y’a le Liban qui va brûler ! » Voilà le refrain à la mode dans les chancelleries occidentales. Pour autant, la communauté internationale présente sur le dossier du Liban son plus beau visage, celui de l’impuissance absolue ! Le défilé des émissaires et autres représentants de la diplomatie ont beau défiler, téléphoner, s’époumoner dans les médias, rien n’y fait. Beyrouth s’enfonce inexorablement dans la violence et le spectre de la guerre civile ressurgit. Au sept morts et aux dizaines de blessés de la manifestation de ce week-end, ajoutons les attentats en tout genre de plus en plus fréquents (anti-américains comme le 15 janvier dernier ou contre de simples civils), les assassinats politiques pilotés par des voisins décidément bien gênants et enfin un Hassan Nasrallah, tout puissant chef du Hezbollah, qui a –enfin- daigné sortir de sa tanière pour se livrer à une provocation de caniveaux bien loin des principes religieux qu’il prétend défendre. Bref, le Liban brûle et tout le monde s’en fout…

Le Liban brûle et face à cette flambée de violence des plus inquiétantes, les diplomaties occidentales condamnent, réaffirment leur solidarité, menacent sans agir, et regardent ce pays partir en fumée. Le Liban n’est pas la Belgique (à ma connaissance aucun Flamand ne se vante de posséder les dépouilles de quelques Wallons), le Liban n’est pas l’Italie (on n’y joue pas la commedia dell arte façon Prodi), le Liban n’est pas la France (on a d’autres chats à fouetter que Carla Bruni). Non, le Liban c’est ce petit pays situé sur les rives de la côte orientale de la méditerranée coincé entre Israël et la Syrie. A quelques encablures de l’Irak ou de l’Iran. Tout un programme ! C’est ce pays qui a fait le choix d’un système politique reposant sur un compromis confessionnels qui n’est pas des plus évident. C’est ce pays qui a fait le choix (plus ou moins forcé) de la démocratie dans une région du monde qui en ignore le sens. Le Liban brûle et il n’y aucun pompier.

La pantomime française

« Honnêtement, je ne sais pas. », tel a été la réponse de notre ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à un journaliste allemand lui demandant quelle serait la meilleure stratégie à adopter face à la Syrie, grand marionnettiste des événements présents au Liban. « Honnêtement, je ne sais pas » et pas un mot de plus face à une situation qu’il qualifie lui-même de « très dangereuse ». Alors, je ne sais pas vous mais moi « Honnêtement, je ne sais pas », voilà une réponse qui me paraît un peu courte venant de la part du numéro un de la diplomatie française.

« On n’avance pas. A chaque fois de nouveaux obstacles sont dressés. C’est très négatifs », s’empresse-t-il de préciser. Oh les méchants ! Ils ne veulent pas écouter le pauvre Bernard !!! Se pourrait-il que les relations internationales ne se limitent pas à vendre du nucléaire civil ou des airbus ou encore à du tourisme de luxe avec maman dadou, le fiston ou sa nouvelle petite copine ? C’est le petit Nicolas qui va tomber de haut !!!

Ainsi pour ceux qui en doutaient encore, la voix de la France ne résonne plus sur la scène internationale. En fait, elle est complètement muette et se livre à un numéro de pantomime grotesque. Et le reste du monde regarde le Liban sombrer dans la plus grande déliquescence, amnésique des quinze années de guerre connus par ce pays (1975-1990). Faudra-t-il encore 140.000 morts pour que la communauté internationale daigne sérieusement s’intéresser au sujet ?

Honnêtement, je ne sais pas…

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