Le nucléaire et la maison en bois...

Publié le par Hervé Pugi

Finalement, le monde politique compose avec le nucléaire comme il le fait avec les dictateurs. Il en parle tout en détournant le regard. Il sait que la menace existe mais prétend tout contrôler. Il s’en accommode car tel est sont intérêt. Jusqu’au jour où…

Ce que nous rappelle la catastrophe de Fukushima, c’est que s’engager dans le nucléaire, c’est faire un choix autant philosophique que stratégique. C’est un peu faire un feu de cheminée dans une maison en bois. Ça vous assure chaleur et confort mais vous savez que la moindre brindille expulsée de l’âtre pourrait avoir de sacrées répercussions. Souvenez-vous le grand incendie de Londres de 1666…

Vivre avec le nucléaire, c’est accepter la fatalité d’une éventuelle catastrophe. Car malgré toutes les agences de contrôle, toutes les mesures de sécurité et l’évolution constante de la technologie, le risque zéro n’existe pas. L’explosion de l’usine AZF de Toulouse en 2001 en est un parfait exemple. Les certifications et autres labels rassurent, ils ne garantissent rien pour autant.

Le scandale du Mediator est un autre bel exemple de ce que les Agences de surveillance peuvent apporter à la sécurité du simple citoyen. L’AFSSAPS, aveuglée par ses connivences, avec l’industrie pharmaceutique, se trouve aujourd’hui sur la sellette. La belle affaire pour les victimes et leurs familles, le mal est fait.

Doit-on simplement évoquer la crise financière de 2008 ? Dans un univers plein de garde-fous où les Prix Nobel se bousculent le "laisser-faire" systémique c’est transformer en grand n’importe quoi avec les conséquences que l’on connaît. Conférences, débats, nouvelles règles et, finalement, il s’avère que rien n’a vraiment changé. Sinon les dettes contractées par les différents Etats pour sauver leur système bancaire.  

 

"On ne peut garantir !"

Alors, oui, Nicolas Sarkozy et tous les partisans de l’atome civil veulent des normes internationales en 2011. Ils les auront sûrement. Mais sécuriser le nucléaire, c’est comme chercher à "moraliser " le Libéralisme. Ça part d’un bon sentiment, ça fait "bon genre" auprès de l’opinion publique mais ça ne résiste pas à la réalité historique des faits. Bernard Madoff n’a rien inventé, pas plus que Jérôme Kerviel. Il y a eu Tchernobyl et nous voilà avec Fukushima. L’Histoire, on le sait, est un éternel recommencement…

Instaurer une Agence de sûreté internationale du nucléaire reviendrait en fin de compte à installer de la vidéo-surveillance aux quatre coins d’une rue. Que fait une caméra de sécurité en cas d’agression ? Elle filme. En tout cas, elle ne vole pas au secours de la victime. À méditer, non ?

André-Claude Lacoste, président de l’Agence de sûreté nucléaire, a prévenu : "on ne peut garantir qu’il n’y aura jamais d’accident grave en France". Certains applaudiront l’honnêteté intellectuelle de cette déclaration. D’autres trouveront juste que M. Lacoste enfonce-là juste une porte ouverte ! Peu importe finalement. Que l’atome soit civil ou militaire, il est un mauvais choix. Il est le feu dans la maison en bois.

Et il n'y a pas de pompiers pour circonscrire cet incendie-là...

 

 

 

Publié dans Société

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