Malaise à l'UMP ou le syndrome de l'arroseur arrosé

Publié le par Hervé Pugi

Reste-t-il un membre de l’UMP chez nos gouvernants ? C’est la question que l’on peut se poser après la levée de boucliers de la part des députés de la majorité et de certains leaders du mouvement de droite qui ne se cachent même plus pour exprimer leur exaspération envers les méthodes de gouvernance du sarkozysme.

Le député… villepiniste Jacques Le Guen s’est fendu d’un « tous les jours, il y a quelque chose. Ca suffit, ça manque de visibilité, de cohérence et de cohésion au gouvernement », quand Arlette Grosskost s’inquiète que les élus UMP aient parfois « l’impression de devoir se soumettre béatement » aux décisions du gouvernement. Ambiance.

Déjà, samedi, Claude Goasguen avait lancé les hostilités dans un entretien au Journal du Dimanche. Le député de Paris dénonçait le fait que « la vie politique se résume au face-à-face entre l’Elysée et l’opinion ». Avant de faire part du malaise grandissant –pas une nouveauté- dans les rangs de la majorité : « Les députés ne veulent plus être traités comme de simples bulletins de vote. De plus, beaucoup ont le sentiment que le volontarisme de Sarkozy s’étiole. Les ministres ont acté que le Parlement n’avait plus de pouvoir. Ils assistent de moins en moins aux séances, ne répondent plus à nos questions et vont chercher le satisfecit auprès du président. On ne les voit que lorsqu’ils arrivent avec des projets, en général assez mal ficelés, dont on a appris l’existence dans la presse. C’est insupportable. » De là à penser que Goasguen tourne socialo, il n’y a qu’un pas…

Des députés fans de médias

Une fracture symbolisée par l’annonce de Jean-François Copé, ce mardi, expliquant qu’un accord avait été trouvé entre le gouvernement et sa majorité à propos du projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés. Il faut croire que Sarkozy a réussi son pari, réinventer le dialogue social mais... à l’intérieur même de son parti !

Le président du groupe UMP de l’Assemblée qui, sans jouer au pyromane, n’apparaît d’ailleurs pas comme un pompier des plus zélé. En appelant à un « esprit de cordée » entre le gouvernement et sa majorité, Copé fait dans le soft sans manquer de réclamer de la « pédagogie » et de la « méthode » en évoquant ce qu’il nomme le « grand cafouillage ».

Le « concours de lâcheté » (sic) continuerait-il à droite ? 

En tout cas, ces remous ne manquent pas d’agacer Chantal Brunel, porte-parole de l’UMP. Il n’y aurait, selon elle, « pas un jour » où des députés de la majorité ne « fassent des déclarations » critiques vis-à-vis du pouvoir exécutif, tout en regrettant qu’ils ne s’expriment pas « dans les instances du parti » mais « dans les médias ».

Merde alors, y’aurait des gars à l’UMP qui passeraient leur temps à communiquer dans les médias ? On se demande bien qui leur a donné une telle idée… 

 

Publié dans Politique Française

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S
Bel article prémonitoire. Dire que la loi sur les OGM a failli passer à la trappe à cause des députés UMP (une victoire de courte durée, 24h exactement, dommage) Que Sarko a villipendé Copé, (sous entendant que Copé ne savait pas tenir ses troupes, cad ses députés) que Copé les a rassemblées, que ses troupes l'ont acclamé et que finalement, les députés ont renvoyé à Sarkozy son camouflet. Ah, y'a pas à dire, c'est beau une France UMP. (sourire)
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