L'UE attend Sarkozy

Publié le par Hervé PUGI

Nicolas Sarkozy l’a promis à ses acolytes européens, il aura la « culture du compromis » lors de sa présidence de l’Union européenne au deuxième semestre 2008. Une déclaration de bonne volonté visant à rassurer des partenaires plus que soucieux.

C’est que le président français, comme toujours, ne compte pas faire les choses à moitié. « A la fin de la présidence française, je voudrais que l'Europe ait une politique de l'immigration, une politique de la défense, une politique de l'énergie, une politique de l'environnement », a-t-il déclaré début janvier. Autant de sujets sur lesquels Bruxelles planche depuis des années laborieusement. Ambition, dites-vous ? Prétention rétorque l’Europe toute entière, agacée de tant de vanités.

Faut dire que Nicolas Sarkozy a tout fait pour se mettre à dos le parlement européen. Promesse aux pécheurs de « sortir des quotas » de pêche, critiques constantes à l’égard de la Banque centrale européenne, insistance sur le projet d’une (contestable et contestée) union méditerranéenne, intransigeance sur le cas de la Turquie… Autant de positions qui agacent et forcent les ministres du gouvernement Fillon à faire le grand écart entre sauver les apparences au plan national et rassurer les partenaires continentaux.

La présidence française devra savoir « jouer collectif », a du coup expliqué Jean-Pierre Jouyet lors des ses vœux à Bruxelles début janvier. « Or, une équipe, pour gagner, doit avoir un fond de jeu collectif, quand bien même il y aurait une star dans l'effectif », a cru toutefois bon d’ajouter le ministre des Affaires européennes. Pas sûr que l’image de la France et de son président sorte grandie par cette allusion !

Une star, c’est peut-être bien ce qui manque à la Slovénie, actuelle tenante de la présidence. Ljubljana ne cache d’ailleurs pas son irritation face aux fanfaronnades françaises. Il y a peu, devant le parlement européen, le Premier ministre slovène Janez Jansa a pointé du doigt Paris, déclarant que la présidence de l'Union par son pays ne serait « peut-être pas aussi grandiose que celle de la France », mais qu'elle se « concentrerait sur la substance ».

Se concentrer sur la « substance » ? Pas suffisant pour une France bling-bling…

Publié dans Politique européenne

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