La musique fait sa révolution !

Publié le par Hervé Pugi

L’industrie musicale est en crise. Le marché du disque a connu cette année encore une chute de -15% au niveau mondial. La faute à qui ? La faute au téléchargement sauvage évidemment ! Haro sur le peer-to-peer, le compact disc doit continuer à régner en maître et les maisons de disque dicter les modes du moment. Avec la médiocrité que l’on connaît…

L’industrie musicale s’effondre et c’est une bonne nouvelle ! Une excellente nouvelle !  Les dernières initiatives prises par un certain nombre d’artistes a fait couler beaucoup d’encre. L’expérience Radiohead –sans label après avoir quitté EMI- ne sera certainement pas le coup de grâce mais a mis les poids lourds de l’industrie au pied du mur. Il faudra s’adapter ou mourir.

Le groupe d’Oxford a tapé là où cela fait mal. En proposant son album à télécharger à un prix libre (le prix minimal était à un centime symbolique, plus quarante cinq centimes de frais de transactions), Thom York et les siens ont fait coup double. Non seulement le public a approuvé et suivi (1.200.000 téléchargements le premier jour au prix moyen de six euros) mais le groupe, par la « désintermédiation », s’est rempli les poches.
Alors que sous la bannière EMI, Radiohead touchait environ un euro quarante par album vendu via les sites de téléchargements légaux, la totalité des ventes du fort réussi « In Raibows » a été touchée par le quintet britannique. Mieux, non content d’avoir conquis la toile, l’album –sous sa forme CD- pointe en tête des ventes aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Les concerts, eux, affichent complets.

Des vertues sociales
C’est donc bien la mort de tout un système qui s’annonce. Le pouvoir revient aux artistes et au public. Enfin ! L’ère de l’autoproduction devrait effectivement permettre aux musiciens de recouvrir leur liberté. Et l’impact de la promotion et du développement direct via Internet est une alternative plus que sérieuse face à une industrie musicale oppressante.

Pendant que les grands labels s’acharnent à vouloir tuer le téléchargement et traînent des pieds à s’engager dans les voies du futur, les artistes ont bien compris que ce même téléchargement pourrait être un sérieux allié marketing. La toile –on le sait maintenant- peut faire une notoriété et rentabiliser le travail d’un artiste en lui remplissant des salles, même modestes. Plus besoin de démarcher les labels méprisants et lutter pour sortir un premier disque.

Côté public, quel plaisir de donner à un artiste sans avoir la sensation de se faire dépouiller par des intermédiaires multiples et variés ! Le système « Pay-what-you-want » n’est-il pas d’ailleurs par lui-même un merveilleux argument marketing ? D’autant que cette vente du producteur au consommateur à des vertus sociales incontestables : fixer soi-même le prix d’un album, c’est démocratiser la culture pour les plus faibles revenus ! Rien que pour ça, ça vaut le coup, non ?

Publié dans Culture

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